Marc
Lahon, exploitant depuis cinq mois d'un
sex-shop baptisé "Le petit bonheur
d'Eva", à quelques dizaines de
mètres de sa boulangerie. à
Saint-Béat (Haute-Garonne),village
de 400 âmes.
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2007-01-13
SAINT-BEAT (AFP)
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Au
départ, l'idée de cet
élargis-sement original
d'activités est née d'une
seule volonté de
l'artisan:
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embarrasser
la communauté de communes, qui a
entamé la construction d'un office
du touris-me sur un terrain adjacent
à sa maison, "à 90
centimètres de ses fenêtres
et lui bouchant le soleil".
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La
double vie du
boulanger
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"Je
me suis dit qu'avec un sex-shop juste
à côté, leur projet ne
pourrait pas se faire", explique Marc
Lahon. Le président de la
communauté de communes reste
serein: "c'est vrai qu'il a ouvert ce
magasin pour m'embêter, mais chacun
est libre de faire ce qu'il veut..."
explique-t-il. Le boulanger l'a
assigné en
référé, ainsi que le
maire de Saint-Béat...
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La
rumeur médiatique amène au
sex-shop une clientèle grandissante
de curieux et de vrais acheteurs. Le
boulanger, qui avoue être
allé en visite de repérage
pour la première fois de sa vie
dans un sex-shop de Pau
l'été dernier, a
procédé par
tâtonnements dans un monde inconnu
où il essaie de débusquer
"les pervers".
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"J'ai
commencé avec des trucs très
légers, mais on me demande du
costaud, je suis parfois en rupture de
stock", explique-t-il, montrant un
présentoir nu, (Table de cuisine au
milieu de la pièce, simples
étagères de bois au mur: le
boulanger a lui-même
aménagé de façon
quasi-monacale, au rez-de-chaussée
de son logement, le local de son sex-shop,
que vient seulement égayer une
omniprésente peinture rose clair et
rose foncé). Son éton-nement
n'est pas feint: "plus c'est cher, plus
ils achètent, sauf les cadeaux pour
petits budgets", observe-t-il. "On m'a
demandé des poppers, je ne sait
même pas ce que c'est",
ajoute-t-il.
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"A
la boulangerie", affirme-t-il, "les
clients rigolent parfois mais ne sont pas
choqués", "je n'ai perdu que
quelques clientes, des grenouilles de
bénitier qui me demandaient de leur
faire crédit". "Je voulais
faire un gros boum, je crois que c'est
réussi", conclut Marc Lahon qui se
surprend à caresser un rêve
un peu fou: "si tout tombe
côté pain, je peux vendre la
boulangerie et tripler la surface du
sex-shop".
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